Partager des trésors insoupçonnés de nos villages. Les églises de Montreuil-sur-Barse et de Thennelières font partie des monuments remarquables de notre patrimoine.
Ces édifices chargés d’histoire vous ouvrent leurs portes.
Un mélange de styles remarquable
L’église Saint-Gilles de Montreuil-sur-Barse, encore entourée de son cimetière, se dresse au centre du bourg. Construite sur un plan en croix latine, elle était une succursale de celle de Montiéramey, située à un kilomètre. Sa particularité est notamment de présenter une cassure au sein de son architecture, mêlant XIIe et XVIe siècles, sans pour autant dénaturer la structure d’origine.
Ainsi, la préservation des créations de ces différents siècles lui a valu d’être classée monument historique en 2002. L’église, très lumineuse grâce à ses fenêtres, dispose encore de beaux vitraux du début du XVIe siècle, classés en 1894.
Depuis l’extérieur, on peut aisément observer son clocher dont la flèche en ardoise de 16 mètres a été frappée par la foudre en 2004 ! Il ne reste aujourd’hui que deux cloches sur les trois d’époque : le bourdon, grosse cloche de 1564 prénommée Thérèse, sonnant le fa dièse, refondue une première fois en 1573 puis en 1952, et la petite cloche, Marie-Louise, refondue en 1882.
Une histoire liée à la famille Dinteville
L’église Saint-Léon de Thennelières, datant du XIIe siècle, présente un auvent à pans de bois, caractéristique de la Champagne. Mêlée à la flèche de son clocher, à sa toiture et à sa pierre de taille, cette architecture lui donne un charme champêtre. À l’intérieur du chœur, on retrouve une statue du Christ, Ecce Homo (« Voici l’homme »), rare dans l’Aube.
Les vitraux du XVIe siècle, classés parmi les monuments historiques en 1908, évoquent pour certains la famille de Dinteville, indissociable des lieux. Gaucher II de Dinteville, capitaine de Bar-sur-Seine, a été impliqué dans l’accusation portée contre ses frères sur l’empoisonnement du Dauphin, fils de François Ier.
Les de Dinteville, partis pour Venise, ont perdu leurs biens. Après l’exil, ils sont revenus lors de l’avènement du roi Henri II. Son épouse, Louise de Coligny, est le sujet d’un gisant dans l’église. On peut aussi y voir un carreau commémoratif, hommage d’Anne Duplessis à son époux Gaucher Ier de Dinteville, qui rappelle qu’une boîte de plomb contenait initialement le cœur du chevalier.
Eléments remarquables
Église de Thennelières
1. Un gisant en marbre blanc de Louise de Coligny, veuve de Gaucher II de Dinteville, datant de la fin du XVIe siècle et restauré en 2007.
2. Une plaque funéraire sous laquelle gisait le cœur de Gaucher Ier de Dinteville, époux d’Anne Duplessis, datée de 1531, en marbre blanc et noir.
3. Un vitrail évoquant l’évêque François Ier de Dinteville, présenté à Saint Jérôme, donné en 1524 par son neveu François II de Dinteville, également évêque d’Auxerre.
Église de Montreuil-sur-Barse
1. Une vierge à l’enfant, une statue de saint Gilles et sa biche en bois du XVIIe siècle.
2. Un Christ aux liens, daté de 1519, pièce majeure prêtée par la commune pour l’exposition
« Le Beau XVIe » à Troyes en 2009.
3. Une fresque du Christ en gloire du XIII-XIVe siècle avec des anges buccinateurs soufflant dans leurs cornes et trompettes.
En 4 dates
Église de Montreuil-sur-Barse
- Vers 1150 : construction du porche et de la nef
- 1952 : deuxième refonte du bourdon de 1564
- 2002 : classement de l’église au titre des monuments historiques
- 2010-2016 : importants travaux de restauration de l’église.
Église de Thennelières
- X-XIIe siècle : construction de la nef romane plafonnée
- XVIe siècle : ajout du transept, du chœur et de l’abside
- 1881 : fin de la restauration complète de l’église
- 1908 : classement de l’église au titre des monuments historiques.
Entretien Croisé : José Cotel et Nicolas Stépien, guides bénévoles
Qu’est-ce qui fait la singularité de ces églises ?
José Cotel : L’église de Thennelières est située au milieu du cimetière du village, c’est assez particulier pour être souligné. Cette belle église, entretenue et restaurée entièrement au XIXe siècle, comprend une nef romane du XIIe siècle, une abside et un transept du XVIe siècle.
Nicolas Stépien : Le clocher, la nef et le porche de l’église de Montreuil-sur-Barse témoignent de l’architecture romane du XIIe siècle tandis que le reste de l’édifice au style gothique flamboyant a été ajouté au XVIe siècle. Lors des travaux de rénovation, commencés par l’ancien maire Robert Van de Walle, une vingtaine de fresques ont été retrouvées.
Comment est-il possible de les visiter ?
José Cotel : Si la crise sanitaire le permet, le public peut participer à l’opération « Un jour, une église », organisée par des bénévoles. Des visites gratuites et commentées sont proposées l’été. Chaque jour, une nouvelle église ou plus sont à découvrir. C’est une occasion de partager notre passion et un plaisir de révéler des anecdotes au public.
Nicolas Stépien : Des trésors parfois insoupçonnés, présents dans nos villages, sont révélés aux curieux. De plus, un livret-jeu pédagogique permet aux enfants de profiter d’une visite ludique.