Résumé de l’épisode précédent :
Le vitrail est un art toujours vivace, dont témoigne la création de nombreuses verrières contemporaines, à Troyes en particulier.
Temple dédié au culte du vitrail, la Cité du Vitrail à Troyes s’est installée dans les murs de l’Hôtel-Dieu-le-Comte, un édifice qui en impose par sa stature et son blanc classicisme.
Campé au bord du canal, à la jonction de la tête et du corps du Bouchon de champagne – nom donné au centre historique de Troyes en raison de sa forme caractéristique –, il se dresse dans toute la splendeur de sa pierre blonde de Tonnerre coiffée d’une toiture en ardoise violine des Ardennes.
Sous des dehors relativement neutres, c’est un écrin qui brille de tous ses éclats une fois que l’on en a franchi le seuil, comme ces églises que leurs vitraux font brûler d’un feu intérieur.
Ce sont en tout 3 000 m2 répartis sur six niveaux, rez-de-chaussée compris, qui sont consacrés à la gloire du vitrail troyen et aubois (et de ses hôtes).
Un bâtiment chargé d’histoire
Avant d’abriter la Cité du Vitrail à compter de 2013, d’abord sous un format réduit, puis dans sa configuration actuelle depuis décembre 2022, cet édifice propriété du Département de l’Aube était à l’origine un hôpital, transformé en hospice jusqu’à sa désaffectation en 1988.
A vocation religieuse et hospitalière, il accueillera durant la première partie de sa vie les pauvres et les indigents, les malades et les femmes en couche, ainsi que les nouveau-nés abandonnés. Dès le XVIIIe siècle, les prisonniers de guerre, les soldats malades ou blessés y seront également admis.
Fondé en 1157 par Henri 1er le Libéral, comte de Champagne, l’Hôtel-Dieu-le-Comte a été entièrement reconstruit au XVIIIe siècle. Sa grâce lui a valu d’être classé monument historique. Trois années de travaux ont été nécessaires pour lui rendre son lustre d’antan et préparer un cadre digne d’accueillir la Cité du Vitrail.
D’un jardin l’autre
La Cité du Vitrail n’occupe qu’une des ailes du bâtiment, l’aile ouest, tant sont vastes les dimensions de l’édifice. Une université occupe l’aile est. Le bâtiment reliant les deux ailes est dévolu à des expositions temporaires. Sa cour centrale accueille un très beau jardin d’inspiration médiévale clôt par une magistrale grille en fer forgé partiellement dorée, classée au titre des monuments historiques.
Un autre jardin, de 2 800 m2, entièrement restauré et restitué dans l’esprit d’un jardin hospitalier du XIXe siècle, propose un espace arboré en surplomb du Bassin de la préfecture. C’est un balcon sur la ville, propice à la promenade sous le regard de l’hôtel du Petit-Louvre et de la cathédrale.
Nous ferons le tour du propriétaire dans le prochain épisode.
*1 Coloquintes et nymphéas, par Jacques Gruber, atelier Gruber, prov. demeure de Paul Luc (Nancy), 1905, prêt du musée de l’Ecole de Nancy © Studio OG
*2 Vase fleuri – Panneau islamique, prov. Egypte (Le Caire), XIXe siècle, prêt du Musée du Louvre © Studio OG