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N’étant que migrateur partiel, le merle reste toute l’année près des maisons de l’Aube. On le confond désormais avec le corbeau, ce qui lui est dommageable.

En hiver, le couple se protège des intempéries et trouve difficilement de la nourriture.

La terre est sondée à coups de bec et le lierre aux feuilles persistantes lui sert de refuge et de gîte avec de la nourriture calorique que sont ses baies noires composées de vitamines et de lipides.

Au printemps, c’est un chanteur émérite.

Le couple s’active et le mâle, noir de jais, bec jaune, cercle oculaire jaune-orangé, use de son talent de virtuose aux notes roulées et flûtées sur un faîte, au lever du jour et en soirée.

La femelle, la merlette, est brune et très vivace, mais muette.

Peinture de John Gould – Couple de merle nichant dans






un chèvrefeuille © Yves Meurville

Un nid en couple

Après l’accouplement, les oiseaux édifient le nid en coupe à quelques mètres du sol, constitué d’herbes, de mousse et de feuilles, le tout renforcé de mortier fabriqué avec un mélange de boue et de leur salive, dans une haie ou du lierre, pour se protéger des dangers.

Quelques chiffres : Poids : 100 g (240 g pour le corbeau), longévité : 10 ans (20 ans pour le corbeau), longueur : 24 cm (48 cm pour le corbeau)

La femelle pond quatre œufs d’un bleu verdâtre, couvés à tour de rôle durant deux semaines et se nourrit au sol avec le mâle, de vers de terre, fruits, araignées, escargots.

Les merleaux sont au nid pendant quinze jours (ils sont nidicoles), alimentés par les parents.

Ils sautent sans pouvoir voler et sont souvent la proie des prédateurs.

Il court, s’arrête, relève le corps et saute des deux pattes, écoute (inquiet d’un possible danger), tape la terre avec le bec, la gratte de ses pattes musclées, penche la tête pour écouter la remontée des vers de la terre.

Sculpture du merle mâle sur une branche de lierre grimpant © Yves Meurville

L’hôte du merle : le lierre mésestimé

L’hiver, lorsque les arbustes sont en dormance, le lierre toujours vert, fleurit jaune pour alimenter les derniers papillons et abeilles puis offre après sa pollinisation des baies noires aux oiseaux.

Le lierre ne s’incruste pas : il enserre son tuteur sans le détruire jusqu’à le protéger.

Ses crampons se soudent à un support pour grimper vers la lumière, mais contrairement à ce que l’on croit, il ne s’incruste pas, il enserre son tuteur sans le détruire, jusqu’à le protéger.

Il n’est donc pas un parasite comme le gui qui suce la sève des branches.

Ses crampons sont garnis de verrues de glu, une colle puissante qui pourrait être utilisée en médecine chirurgicale.

Plus le lierre grimpe, plus les feuilles changent de forme : feuilles d’ombre, feuilles intermédiaires, feuilles de lumière.

C’est un mur végétal gratuit à disposition de tous ; il protège de la pluie et des écarts de température jusqu’à 4 degrés.

Avec l’autorisation de l’Est Eclair / Libération Champagne

Photo d’entête et de mise en avant © Herbert Aust

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