Au sud-est de Troyes, à Saint-Julien-les Villas très précisément, s’ouvre la vélovoie des lacs qui, à sa naissance, accompagne le canal de restitution des eaux du barrage-réservoir Seine.
On aura longé auparavant un parc des Moulins de plus en plus avenant. Comme son nom l’indique, la vélovoie conduit le cycliste, mais aussi le marcheur, le roller ou même le cavalier jusqu’aux rives des fameux Grands Lacs de Champagne.
Direction Port Dienville sur le lac Amance, à quarante-deux kilomètres de là. Mais le lac d’Orient pointe à dix-sept petits kilomètres seulement.
À ceux pourtant que ces distances rebuteraient, des parkings ont été aménagés tout au long du parcours, autorisant à n’emprunter qu’un tronçon de vélovoie adapté à ses capacités ou à ses envies.
La piste cyclable propose une nature à la carte, au rythme des champs, des lacs et des forêts.
Le randonneur s’aventure de digues en chemins ruraux, de bords de plage en pistes forestières, sans dédaigner quelques incursions sur les routes départementales.
Chemin faisant, on franchira un boviduc près de Courteranges, manière de tunnel permettant aux vaches de rentrer à l’étable sans déranger la circulation, ainsi qu’un pont de bois enjambant le petit peuple batracien des mares forestières.
Le demi-cercle des initiés
La plupart des sculptures disséminées sur notre territoire ont un point commun : elles montrent des figures humaines, que celles-ci soient réelles, allégoriques ou mythologiques.
Mais une oeuvre rompt avec cette tradition anthropomorphique, et il faut aller la chercher du côté de Lusigny-sur-Barse. C’est une pure abstraction signée Klaus Rinke : une arche d’acier enjambant le canal de restitution des eaux du lac-réservoir Seine.
Au sommet de cet arc de 25 mètres de diamètre pend une longue aiguille d’acier dont la pointe effleure les remous du déversoir. Cette sculpture ésotérique est l’une des quatre oeuvres commandées en hommage à l’écrivain et philosophe Gaston Bachelard, natif de la région, et aux quatre éléments qu’il a magnifiés dans ses ouvrages.
C’est bien sûr l’eau que symbolise la sculpture de l’Allemand Rinke. Son oeuvre, installée en 1986, se prête à toutes les interprétations.